Sikhisme

Le Sikhisme est une religion qui a connu ses origines dans la région du Punjab en Inde. Elle est née dans un contexte de conflit intense entre l’hindouisme et l’islam, et on y retrouve des éléments de chacune de ces deux religions.

sikhisme

Le divin

Le catholicisme et le sikhisme sont des religions monothéistes : il y a un seul Dieu (CÉC 200). Ce Dieu fait sa demeure en chaque être humain et désire une relation avec chaque individu. (Delahoutre, 1989, pp. 32,83; Van den Hengel, 2011, p. 300; Gabriel & Geaves, 2007, p. 109)

Dieu est le créateur de tout ce qui existe et se fait connaître à ceux et celles qui le cherchent. Il est éternel (CÉC 279) (Delahoutre, 1989, p. 37; Van den Hengel, 2011, p. 300).

Les catholiques disent que Dieu est Amour (CÉC 220; 1 Jn 4, 8) – les sikhs disent que Dieu est sans inimitié. (Delahoutre, 1989, p. 127; Van den Hengel, 2011, p. 300)

Dans l’histoire des catholiques, héritiers du Judaïsme, Dieu se manifeste à plusieurs reprises à des personnes à qui il confie une mission : Abraham, Isaac, Jacob, Moïse (CÉC 59; Gn 32, 31; Ex 24, 11). Dans l’histoire sikh, Dieu aurait apparu au premier Guru, Nanak pour lui communiquer sa volonté (Delahoutre, 1989, p. 49; Van den Hengel, 2011, p. 288).

Les catholiques croient au Dieu de Jésus-Christ, un Dieu qui agit dans l’histoire, un Dieu personnel et aimant (CÉC 65). Les sikhs croient en un Dieu impersonnel (Delahoutre, 1989, p. 43).

Les catholiques croient que Dieu s’est incarné, a pris forme humaine en Jésus, son Fils, qui révèla la nature et la vie du Père (CÉC 458). Pour les sikhs, Dieu n’a pas de forme et ne s’en donne pas. La révélation de Dieu vient à travers les gurus qui l’ont connu par la méditation (Delahoutre, 1989, pp. 40-41; Van den Hengel, 2011, p. 300).

La prière

Les catholiques ont plusieurs prières que tous connaissent : le Notre Père, le Crédo, le Je vous salue Marie, le Gloire au Père, les psaumes, le chapelet, les célébrations liturgiques, et bien d’autres. Ces prières expriment des aspects importants de la foi et unissent les croyants les uns aux autres, en plus de les mettre en dialogue avec Dieu (CÉC 2703, 2698). Les sikhs ont une prière rituelle partagée par tous, le Mul Mantra. Cette prière résume les éléments principaux de leur religion. (Van den Hengel, 2011, p. 300; Delahoutre, 1989, p. 97)

Les catholiques sont appelés à prier sans cesse (1Th 5, 17), et la tradition de l’Église propose la prière de la liturgie des heures, une récitation des psaumes, une lecture biblique, des prières universelles et une hymne afin de sanctifier tous les moments de la journée (CÉC 2698). Les sikhs prient cinq fois pendant la journée. Ils demandent la bénédiction de Dieu et des gurus et la paix pour toute l’humanité. Cette prière est faite aussi pour qu’ils demeurent conscients de la présence de Dieu au courant de la journée (Delahoutre, 1989, p. 94; Van den Hengel, 2011, p. 290).

Bien que l’Église catholique propose une panoplie de prières officielles et possibles (ex. le Notre Père (CÉC 2765), le Je vous salue Marie, etc.), dans la prière personnelle, il n’y a pas d’obligation pour l’ensemble des catholiques de réciter l’une ou l’autre de celles-là. À l’exception des prêtres et de certains religieux qui sont tenus de prier la Liturgie des heures, chaque catholique prie avec les mots ou la technique de son choix (CÉC 2699). Les sikhs sont très libres aussi dans la manière de prier, mais la prière doit toujours commencer par le Mul Mantra. Chaque sikh doit effectuer cinq prières formelles par jour. (Delahoutre, 1989, p. 94; Van den Hengel, 2011, p. 290)

La morale

Les catholiques et les sikhs ont tous deux un sens aigu du devoir moral.

Les adeptes des deux religions croient que Dieu a donné la liberté aux êtres humains, qui sont la seule espèce à connaître la différence entre le bien et le mal (Van den Hengel, 2011, p. 302). Ainsi, ils peuvent faire des choix moraux, contrairement aux animaux. Ils ont donc la responsabilité de choisir le bien (CÉC 1732).

Les catholiques perçoivent l’action de Dieu dans le service aux plus pauvres : « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Pour les sikhs, tout service envers une sœur ou un frère humain est un service envers Dieu lui-même (Delahoutre, 1989, p. 136).

Le Rahit Maryada, le code moral sikh, comporte trois grands principes : se dévouer au nom de Dieu, gagner son pain honnêtement et partager avec les moins nantis (Delahoutre, 1989, pp. 131-136). Tous ces principes ont un équivalent chez les catholiques : le deuxième commandement exige le respect du nom de Dieu (CÉC 2142); l’humain a la responsabilité de travailler pour contribuer à la société et pour pourvoir aux besoins de sa famille (CDSÉ 249); il a également le devoir d’aider les moins fortunés (CDSÉ 264).

Les catholiques, de par la dignité d’enfants de Dieu, croient que tous sont égaux, peu importe leur « race, nation, sexe, origine, culture ou classe » (CDSÉ 144). Les sikhs défendent l’égalité inconditionnelle de tous les êtres humains entre eux (Van den Hengel, 2011, p. 303; Delahoutre, 1989, p. 144).

La religion sikhe propose une liste de vertus à développer et de vices à éviter. Les vertus sont : la vérité, le contentement, la patience, la foi parfaite et la compassion. Les vices sont : la luxure, la colère, la gourmandise, l’attachement et l’orgueil (Delahoutre, 1989, p. 130; Van den Hengel, 2011, p. 303).
Il est curieux de remarquer que les cinq vices à éviter pour les sikhs correspondent à cinq des péchés capitaux chez les catholiques : la luxure, la colère, la gourmandise, l’avarice (l’équivalent de l’attachement) et l’orgueil. Les deux péchés manquants sont la paresse et l’envie (CÉC 1866). De plus, les cinq vertus trouvent aussi leur correspondant dans les vertus, les dons de l’Esprit et les fruits de l’Esprit (CÉC 1805; 1813; 1831-32).

Les catholiques croient que chaque personne est responsable de ses propres actes volontaires (CÉC 1734). Ils croient aussi qu’un ange déchu, un esprit mauvais, Satan, s’oppose au projet de Dieu et tente de détourner les fidèles du bien (CÉC 391; 394; 2851). Pour les sikhs, le mal est l’échec de la responsabilité humaine de choisir le bien. Il n’existe aucun esprit mauvais.

Les catholiques croient que c’est la foi et l’ouverture à la grâce de Dieu qui seront mises en cause lors du jugement dernier. Il est écrit que les humains seront jugés selon leurs actes, mais aussi selon la miséricorde qu’ils auront acceptée (CÉC 1021-1022; 1038). Pour les sikhs, le jugement sur leur vie porte sur les bonnes œuvres accomplies et non pas sur la foi ou les rites accomplis (Van den Hengel, 2011, p. 301).

Le divorce n’est pas permis chez les catholiques, et un deuxième mariage après un divorce civil est considéré adultère (CÉC 2384). Bien que le divorce ne soit pas encouragé chez les sikhs, il est permis, et dans ce cas, il est permis de se remarier après le divorce (Van den Hengel, 2011, p. 303).

Le temps

Les catholiques marquent le passage du temps par la célébration de rites sacramentels qui manifestent la présence de Dieu.  Ils attendent aussi le retour du Christ (CÉC 1130). Les sikhs aussi marquent le passage du temps par des rites. Ils soulignent la naissance, l’amrit, (qui a certains éléments en commun avec le baptême – l’usage de l’eau, la profession de foi, la présence de témoins), le mariage et les funérailles (Delahoutre, 1989, p. 138; Van den Hengel, 2011, p. 296).

Pour les catholiques, le temps a un début et une fin, tous deux déterminés par Dieu qui est le maître du temps. Le temps est donc linéaire. Les catholiques attendent le retour du Christ pour inaugurer la fin des temps où le Royaume de Dieu sera pleinement présent (CÉC 1042, 673). Pour les sikhs, le temps est cyclique. C’est un cycle de création continue et la fin des temps n’a pas d’importance. Ils n’attendent pas le retour d’un messie ni un monde nouveau. Le monde nouveau à créer est à faire ici-même (Van den Hengel, 2011, p. 301; Delahoutre, 1989, pp. 129-130).

Les catholiques divisent le temps en périodes liturgiques, où ils célèbrent de façon particulière des moments importants de la vie du Christ ou de l’histoire du salut : l’Avent, Noël, le Carême, Pâques et le temps ordinaire (SC 102-110). Les catholiques cherchent à sanctifier le temps et se donnent les moyens de se mettre en communion avec Jésus par les liturgies. D’ailleurs, le temps est sacré depuis le moment de la création pour un catholique. Le récit symbolique de la création affirme que Dieu créa le ciel et la terre en six jours et qu’il se reposa au septième jour, un jour qu’il déclara saint (Gn 2, 3). Les sikhs aussi veulent sanctifier le temps, mais n’ont pas divisé leur temps en saisons. Pour eux, sanctifier le temps signifie se rappeler toujours le nom de Dieu à chaque instant. (Delahoutre, 1989, p. 131)

Les fondements

Les catholiques résument les éléments principaux de leur foi dans le Crédo (CÉC 186-187). Les sikhs ont un texte qui révèle les huit croyances fondamentales de leur foi : le Mul Mantra (Van den Hengel, 2011, p. 300).

L’objectif ultime de la vie catholique est la sainteté : être en union intime avec Dieu (CÉC 1721; LG 32).
Les sikhs aussi cherchent cette union avec Dieu qui se développe pendant toute la vie. (Delahoutre, 1989, p. 109)

Les catholiques cherchent à construire le Royaume de Dieu. Même si ce Royaume ne pourra pas être accompli avant la fin des temps, les catholiques sont appelés à y travailler dès maintenant (GS 3).
Les sikhs cherchent aussi à établir une société de justice et compassion ici sur la terre. (Van den Hengel, 2011, p. 301)

Les catholiques rejettent l’idée de la réincarnation en faveur de la résurrection (CÉC 997, 1013). Dans cette vision, chaque personne a une seule vie et ne meurt qu’une seule fois. Dieu, dans sa miséricorde, juge chacune à la fin de sa vie (CÉC 1022). Il promet la résurrection éternelle à tous ceux et celles qui croient en lui (CÉC 1002, 1026). Les sikhs croient à la réincarnation où la vie et la mort sont un cycle continu. Ce cycle se poursuit jusqu’à ce que la personne atteigne l’union avec Dieu (Van den Hengel, 2011, p. 297; Delahoutre, 1989, pp. 127-128).

Le catholicisme est issu du judaïsme. Les catholiques croient que Dieu a choisi son peuple et a cheminé avec lui (CÉC 60); qu’il a instruit son peuple au long d’une histoire parsemée d’évènements et d’interventions divines (CÉC 62-64); et que l’évènement déclencheur de la foi catholique est lorsque Jésus, que ses adeptes nommaient le Messie, est mort et ressuscité (CÉC 65). Le sikhisme est issu de l’hindouisme et de l’islam à une époque où la lutte de pouvoir entre les deux coexiste avec une influence spirituelle mutuelle (Delahoutre, 1989, p. 14). Les sikhs croient que Guru Nanak a reçu une vision de Dieu lui demandant de fonder une nouvelle religion qui servirait de pont entre les deux religions qui soit plus unie et responsable (Van den Hengel, 2011, p. 288; Delahoutre, 1989, p. 49; Gabriel & Geaves, 2007, p. 108).

Dans le catholicisme, après Jésus, il y a eu de ses disciples qui ont raconté sa vie et interprété ses enseignements cherchant la conversion de tous. Lorsqu’il y avait des désaccords, les leaders de la communauté se réunissaient pour régler les conflits et se prononcer officiellement sur le sujet (Ac 15, 1-35). La structure de l’Église comprend un pape et des évêques qui sont les successeurs de Saint Pierre et les autres apôtres pour en assurer la gouvernance (CÉC 75-79). Dans le sikhisme, il y a eu dix gurus humains qui, par leur sagesse, ont jeté les bases de la religion. Après la mort du dixième guru, le texte sacré est devenu le guru vivant auquel on se réfère (Van den Hengel, 2011, p. 289; Delahoutre, 1989, p. 22; Gabriel & Geaves, 2007, p. 108).

Rites & fêtes

Chacune des religions a un ensemble de rites pour marquer le passage d’une étape de la vie à une autre. Un accueil dans la communauté, des rites pour le passage à l’âge adulte, le mariage, les rites entourant la mort.

Il existe également des rites pour la prière. Les catholiques se rencontrent au moins une fois par semaine à l’Église pour la célébration de l’Eucharistie dominicale. (CÉC 2177; SC 106). Les sikhs sont encouragés à se rencontrer pour rencontrer Dieu et la communauté au gurdwara, le centre de la vie communautaire et pour participer à des actes religieux. (Delahoutre, 1989, p. 134; Van den Hengel, 2011, p. 298).

Lors de la messe, les catholiques partagent le pain et le vin devenus le Corps et le Sang du Christ. Ces aliments sont « le repas du Seigneur. » Le fait de manger ce repas signifie, entre autres, la communion de chaque participant avec Dieu et avec tous et actualise notre salut (SC 2; CÉC 1325). À la fin d’un service officiel, les sikhs distribuent un petit dessert sucré en signe de la bénédiction du Guru et d’hospitalité à tous ceux et celles qui sont présents. De plus, après ce service, un repas est partagé en signe d’unité et d’égalité de tous (Delahoutre, 1989, p. 136; Van den Hengel, 2011, p. 292).

Les catholiques louent Dieu en communauté par la musique, prient en communauté, et lisent des textes tirés de la Bible (SC 24, 112). Pendant leurs rites, les sikhs chantent des hymnes sacrés et récitent des prières, puis ils lisent des passages de leur texte sacré, le Guru Granth Sahib (Van den Hengel, 2011, p. 291).

Au cours de la célébration de la messe catholique, le prêtre dans son homélie commente l’Évangile et les autres textes proclamés (SC 52). Lors d’un rite sikh, il y a toujours une prédication ou un enseignement religieux. (Delahoutre, 1989, p. 135).

Les chrétiens tiennent le dimanche pour sacré, car c’est le « Jour du Seigneur, » le jour où le Christ est ressuscité d’entre les morts (CÉC 2177; SC 106). Pour les sikhs, il n’y a pas de sabbat ou de jour désigné pour aller au gurdwara. Parfois, pour s’adapter à leur milieu, ils y vont le même jour que les autres traditions religieuses de leur entourage vont à l’église, au temple, à la synagogue, ou au lieu de culte (Van den Hengel, 2011, p. 291).

La vie rituelle des catholiques est très importante. Ils ont les sacrements qui sont signes sensibles de la présence de Dieu célébrés lors de différentes étapes dans leur vie humaine et leur vie de foi. Ils sont les sacrements d’initiation : le baptême, la confirmation et l’Eucharistie ; les sacrements de guérison : le pardon et l’onction des malades ; et les sacrements d’engagement : le mariage et l’ordre (CÉC 1210). Au moment de la fondation du Sikhisme, Guru Nanak a voulu minimiser la place octroyée aux rites officiels. Pour lui, et pour ceux qui l’ont suivi, les bonnes œuvres accomplies au nom de Dieu valent infiniment plus que pratiquer un rite religieux. Ces derniers existent, mais ils ont beaucoup moins d’importance que dans d’autres religions. (Van den Hengel, 2011, pp. 288-289; Delahoutre, 1989, p. 62)

À l’église, la lecture de l’Écriture Sainte occupe une place très importante, mais la messe culmine avec le partage du pain et du vin devenus le Corps et le Sang du Christ (CÉC 1346). Au gurdwara, le centre des activités religieuses est le texte sacré. (Van den Hengel, 2011, p. 291)

Chez les catholiques, seuls les prêtres et les évêques peuvent présider l’Eucharistie, et les diacres peuvent présider d’autres célébrations sans Eucharistie. Dans certains cas, une personne laïque, mandatée par l’évêque, peut présider une célébration non-sacramentelle. Dans des situations informelles telle une rencontre de prière, tout croyant qui peut assumer le rôle de leader (CÉC 1142, 1143). Il n’y a pas de personne désignée pour présider au culte chez les sikhs. N’importe quelle personne, homme ou femme, qui soit instruite dans le texte sacré du sikhisme peut remplir ce rôle (Delahoutre, 1989, p. 135; Van den Hengel, 2011, p. 292).

À première vue, l’amrit sikh peut ressembler au baptême des catholiques, mais ces deux rites sont différents. Alors que les catholiques baptisent pour unir une personne (souvent un bébé) à la mort et résurrection du Christ et à la communauté universelle de l’Église, pour l’initier à la vie selon le Christ et lui ouvrir la possibilité de recevoir tous les autres sacrements et à la vie chrétienne comme enfant de Dieu (CÉC 1213), les sikhs font amrit pour initier une personne à un sous-groupe de sikhs appelés khalsa ou fraternité qui observe strictement le code moral de la religion. La vaste majorité des sikhs ne reçoivent jamais l’amrit, mais cela ne signifie pas qu’ils omettent de pratiquer le code moral. (Van den Hengel, 2011, pp. 293-294; Delahoutre, 1989, p. 138)

Les rituels reliés à la mort sont particulièrement importants dans toutes les religions. Puisque la résurrection est à la base de la pensée chrétienne, les rites funéraires rappellent cette réalité : cierge pascal allumé, lectures bibliques correspondantes, de l’encens qui monte vers Dieu, les paroles qui évoquent la vie éternelle (CÉC 1684-1690). Les sikhs vivent tout autrement cette étape, car cette religion se base sur la réincarnation et l’immortalité de l’esprit dans un cycle de corps et de formes. (Delahoutre, 1989, p. 90) Le rite funéraire est axé vers ce qui aidera le défunt à bien quitter cette vie pour en entreprendre une autre. Après une bénédiction sur le défunt, le corps est toujours incinéré, et les cendres sont toujours versées dans un cours d’eau. Pendant les neuf jours qui suivent l’incinération, les proches font une vigile et on lit le Guru Granth au complet (Van den Hengel, 2011, p. 296).

Signes & symboles

Les catholiques et les sikhs peuvent porter des symboles religieux pour signifier leur appartenance et leur dévotion à leur religion.

Les catholiques utilisent souvent des portraits, des statues ou des objets pour inspirer leur prière. Il est important de noter qu’ils n’adorent pas ces représentations, car elles ne sont pas Dieu (CÉC 2132). Seule l’Eucharistie peut être adorée, puisqu’elle est le Corps du Christ.

Les sikhs sont aussi contre l’idolâtrie, et toute représentation des gurus servent uniquement à l’inspiration et non à l’adoration (Delahoutre, 1989, p. 119).

L’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, la Basilique Saint-Pierre de Rome et autres, les cathédrales, les églises paroissiales, les sanctuaires, sont des éléments architecturaux visibles de l’Église catholique dans le monde. Le grand symbole architectural pour les sikhs est le Temple Doré à Amristad, en Inde, où repose le Guru Granth Sahib (Delahoutre, 1989, p. 122; Van den Hengel, 2011, p. 289).

Les catholiques peuvent porter un symbole, tel une croix autour du cou ou un bijou en forme de poisson, mais il n’est pas obligatoire de porter les mêmes symboles. Les membres de groupes plus restreints, comme le clergé (CDC 284) et les communautés religieuses, portent un habit ou un signe commun, mais encore, cet habit est à la discrétion de chaque communauté (PC 17). « L’habit religieux, signe de la consécration à Dieu, doit être simple et modeste, à la fois pauvre et décent, adapté aux exigences de la santé et approprié aux circonstances de temps et de lieux ainsi qu’aux besoins de l’apostolat. On modifiera l’habit soit masculin soit féminin qui ne correspond pas à ces normes. »

Les sikhs initiés par le rite de l’amrit, appelés khalsa, doivent porter en tout temps sur eux-mêmes six symboles qui commencent tous par la lettre K :

  • Kesh : une chevelure et une barbe non coupées pour signifier la sainteté et le respect pour le corps,
  • Kanga : un peigne en bois pour signifier la pureté et la propreté personnelle,
  • Kachha : un pantalon court comme celui porté par les soldats de l’époque du sixième guru pour signifier l’empressement de défendre la foi,
  • Kara : un bracelet en acier porté au poignet droit pour signifier la nature infinie de Dieu,
  • Kirpan : un petit poignard cérémonial pour signifier la justice, la puissance et la dignité,

Turban : un vêtement qui couvre la tête et les cheveux pour signifier l’égalité, l’humilité, la dignité et la dévotion au Guru Granth Sahib (Van den Hengel, 2011, p. 293; Delahoutre, 1989, p. 137).

Les textes sacrés

Les catholiques et les sikhs se réfèrent tous les deux à des textes sacrés pour connaître leurs croyances, préciser leur mode de vie, célébrer leurs rites et choisir leurs comportements.

Les textes sacrés des deux religions proposent des chemins de salut. La Bible raconte l’histoire du salut du peuple de Dieu qui culmine avec la venue de Jésus pour sauver toute l’humanité (DV 14, 17). Les textes sikhs offrent sagesse et prières pour cultiver la relation avec Dieu et ainsi arriver à la délivrance (Delahoutre, 1989, p. 127).

La Bible est considérée Parole de Dieu pour les catholiques (CÉC 102; DV 21). La Parole de Dieu, c’est d’abord le Christ, le Fils de Dieu, et il nous est communiqué par les Écritures Saintes (VD 12; SC 7).
Le Guru Granth Sahib est également vu comme la Parole de Dieu pour les sikhs. Cela dit, lorsque le dixième guru est mort, il a déclaré que le livre sacré serait son successeur et qu’il n’y aurait plus de gurus humains. Le Guru Granth Sahib signifie : le livre saint qui est le guru vivant. (Van den Hengel, 2011, p. 289)

Les Écritures saintes du catholicisme et du Sikhisme viennent de mondes radicalement différents. La Bible a ses origines dans le bassin de la mer Méditerranée, c’est-à-dire en Israël/Palestine, Égypte, la péninsule du Sinaï, Syrie, Asie mineure et vers l’ouest jusqu’à Rome. Les écrits sikhs viennent de la région indienne du Punjab (Delahoutre, 1989, p. 13).

Les textes bibliques sont rédigés en hébreu, grec et araméen, tandis que les textes sikhs sont rédigés en punjabi, braj bhasha, khariboli, sanskrit et perse. L’ensemble de langues utilisé dans le Guru Granth Sahib s’appelle Sant Bhasha. (Guru Granth Sahib, 2015)

La Bible raconte la relation entre Dieu et son peuple, fermement ancrée dans des évènements de l’histoire du peuple. En relisant ces évènements, le peuple a pu déceler la présence et l’action de Dieu (DV 14, 17). Le Guru Granth Sahib est une collection de prières, poèmes et sagesse écrite ou choisie par les dix Gurus. (Delahoutre, 1989, pp. 45-46)

Les catholiques suivent un programme de lectures bibliques pour les liturgies (SC 51). Ceci permet de lire l’intégralité des textes bibliques sur un temps déterminé et évite le hasard pour ne pas faire dire des choses à l’Esprit Saint qu’il ne dit pas. Souvent, au cours des réunions communautaires, les sikhs prennent au hasard un passage du texte sacré à lire (Van den Hengel, 2011, p. 293).