Judaïsme
Le judaïsme est l’incontournable du dialogue interreligieux avec les catholiques. Le fait que nous soyons issus des mêmes racines nous rapproche déjà beaucoup. Cela dit, ce rapprochement peut être un défi supplémentaire. Il est tentant dans ce dialogue de projeter sur les juifs notre interprétation chrétienne des récits et des symboles que nous partageons. Nous devons rester ouverts à ce que l’autre soit différent de nous.

Pistes de dialogue
La première piste de dialogue que nous proposons est celle de la prière commune des psaumes. Les psaumes font partie de notre héritage commun. Ils sont à la fois le reflet de tous les aspects de notre humanité, nos émotions, notre histoire, et le témoignage séculaire du désir de vivre tout cela en relation avec Dieu. En acceptant d’entrer en relation avec Dieu ensemble, par le moyen de psaumes chantés ou récités ensemble, et en partageant ce que ces psaumes signifient pour chacun, nous pouvons toucher à un aspect profond d’unité.
La deuxième piste de dialogue que nous proposons est celle de la défense de la vie et des droits humains. Pour les juifs et pour les catholiques, la vie est sacrée du moment de la conception au moment de la mort naturelle, et nous nous voyons dans la responsabilité de promouvoir et protéger la vie à tout moment. Cela peut signifier de s’allier pour entreprendre des actions communes pour des causes locales ou internationales d’actualité.
La troisième piste de dialogue que nous proposons est celle de la participation aux liturgies l’un de l’autre. Les catholiques et les juifs pratiquent une religion où la liturgie est centrale. Dans leurs célébrations liturgiques respectives, il y a de nombreux éléments qui rappellent la tradition de l’autre. Habituellement, autant les catholiques que les juifs sont très accueillants dans le cadre de la liturgie et sont contents de recevoir chez eux des personnes cherchant à apprendre et à dialoguer. Il serait bon de prévoir un temps de conversation fraternelle à la suite de la liturgie pour que tous aient la possibilité de poser des questions et d’échanger sur ce qu’ils auront vécu. Bien sûr, cette piste de dialogue sera encore plus fructueuse si la visite se fait mutuelle.
Dans un contexte liturgique, il faut se rappeler que la pleine participation à certains aspects de la liturgie n’est pas accessible à d’autres. Par exemple, un juif qui visite une église catholique ne pourra pas recevoir l’Eucharistie. Ce n’est pas un rejet, mais une manière de maintenir l’intégrité du rite. Il est bon de respecter ses propres limites et celles de l’autre. Ces limites expriment l’importance que l’on accorde à ces aspects de la pratique. Nous pouvons prendre ces limites pour des invitations à poser des questions et à apprendre à apprécier davantage le caractère sacré de ce dont il est question.