Bouddhisme

Le bouddhisme est la quatrième plus grande religion du monde en termes du nombre d’adeptes. L’on trouve ses débuts en Inde au troisième siècle avant Jésus-Christ.

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Le divin

Pour les catholiques, Dieu est non seulement nécessaire, mais il est fondamental (CÉC 36). Sans Dieu, rien n’existe (CÉC 280). De plus, il n’est pas possible pour les humains de se sauver eux-mêmes (CÉC 496, 503). L’objectif du catholique est de développer une relation avec Dieu et d’accepter d’être sauvé par lui (CÉC 1-3).

La question de Dieu n’est pas importante pour les bouddhistes. Il ne s’agit pas de nier l’existence d’une ou des divinités, mais on ne voit pas la nécessité d’en avoir. Selon le Bouddha lui-même (Sidharta Gautama, dit Bouddha, nom qui signifie l’Éveillé, celui qui a reçu l’illumination), il ne faut pas perdre son temps à chercher à savoir si la divinité existe puisque les humains peuvent se sauver eux-mêmes (Van den Hengel, 2011, p. 274; Levenson, 2004, p. 51).

Pour les catholiques, la figure centrale de la foi, Jésus, est divin (CÉC 423). Bien que les bouddhistes vénèrent le bouddha pour sa sagesse et ses enseignements, il n’est pas question de reconnaître qu’il ait été divin (Van den Hengel, 2011, p. 261; Levenson, 2004, p. 35).

La prière

Les catholiques et les bouddhistes sont encouragés à cultiver une vie spirituelle profonde, personnelle et communautaire. Pour les deux groupes, tout acte de prière unit la personne avec la communauté de croyants (CÉC 949, 2565, 2790; LG 13); (Van den Hengel, 2011, p. 266; Levenson, 2004, p. 66).

Les bouddhistes et les catholiques peuvent prier seuls à la maison ou en groupe au temple ou à l’église. Lors de célébrations de groupe, les bouddhistes suivent un rituel mené par les moines du temple (Van den Hengel, 2011, p. 268; Levenson, 2004, p. 76). Les catholiques, eux, suivent un rituel présidé par un prêtre, un diacre ou parfois par une autre personne désignée, selon le type de célébration (CÉC 1142-1143).

La méditation chrétienne et la méditation bouddhiste sont deux réalités différentes. Les catholiques méditent pour s’unir plus profondément à la vie du Christ. La méditation chrétienne se sert beaucoup de l’imagination pour réfléchir aux récits de la Bible ou aux évènements de la vie de Jésus ou la vie des saints afin d’y entrer non seulement avec l’intellect, mais avec l’affect et l’esprit (CÉC 2705-2708). Les bouddhistes méditent pour trouver l’illumination et se libérer du cycle continuel de naissances et de morts. Cette méditation vise à faire taire l’esprit et à se libérer de tout désir et donc de la souffrance (Levenson, 2004, pp. 54, 77; Van den Hengel, 2011, p. 266).

La prière catholique est d’abord une relation personnelle et aimante avec Dieu (CÉC 2565). La prière bouddhiste est une quête de présence totale dans le moment présent (Levenson, 2004, p. 76; Van den Hengel, 2011, p. 266).

La morale

Les bouddhistes suivent cinq grands préceptes : ne pas détruire les créatures vivantes, ne pas prendre ce qui n’est pas donné, avoir un comportement sexuel adapté et respectueux, éviter la médisance, ne pas prendre d’alcool ou de drogue pour éviter de perdre le contrôle (Van den Hengel, 2011, p. 277; Levenson, 2004, p. 67). De la même manière, les dix commandements servent de guide aux catholiques (CÉC 2061). Ils sont :

  1. Je suis le Seigneur, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne te feras aucune image sculptée… Tu ne te prosterneras pas devant ces images ni ne les serviras.
  2. Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux.
  3. Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier.
  4. Honore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne.
  5. Tu ne commettras pas de meurtre.
  6. Tu ne commettras pas d’adultère.
  7. Tu ne commettras pas de vol.
  8. Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain.
  9. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain.
  10. Tu ne convoiteras … rien de ce qui est à ton prochain.

(Ex 20, 1-17)

Jésus synthétise ces dix commandements dans le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes (Mt 22, 37-40).

Les catholiques n’ont pas de nom unique pour désigner leur code moral, mais cherchent à suivre un chemin de justice dans tous les aspects de leur vie, selon les enseignements de la Bible (Mi 6, 8; GS 16; CÉC 1749; CDSÉ 62-63). Ils parlent de suivre la Voie (Ps 1; Mt 7, 13-14). Les bouddhistes suivent le « l’octuple sentier noble » pour s’assurer de vivre une vie morale. Ses huit éléments sont : la compréhension juste, l’intention juste, la parole juste, l’action juste, la vie juste, l’effort juste, la pleine conscience juste et la méditation juste (Levenson, 2004, p. 41ss.; Van den Hengel, 2011, p. 276).

Les catholiques croient au péché et au pardon. Chaque action a bien sûr des conséquences. Les conséquences temporelles sont réparées par des actions de réconciliation et les conséquences intemporelles sont réparées par la réconciliation avec Dieu dans le sacrement du pardon. Les catholiques croient que Dieu est infiniment miséricordieux et qu’il pardonne sans réserve si le pécheur se repent (CÉC 1847). Les bouddhistes croient à un système de karma selon lequel chaque action a des conséquences qui déterminent jusqu’au prochain cycle de vie. Le karma ressemble à une tasse que l’on remplit d’eau. Elle peut déborder d’un trop-plein de karma ou bien manquer de karma pour atteindre le rebord. Le niveau de la tasse détermine dans quel état la personne (ou l’être) va renaître (Levenson, 2004, p. 48; Van den Hengel, 2011, p. 274).

La doctrine du péché originel de l’Église catholique affirme que le péché a blessé la nature humaine dans sa capacité de connaître Dieu, de discerner le bien et le mal et dans la capcité d’échapper à l’attraction du mal; l’humain a besoin d’être sauvé par Dieu lui-même afin de revenir à son état d’amitié que Dieu a toujours désiré lui offrir. Ce salut est donné gratuitement par Dieu, et requiert le consentement de la personne (CÉC 389-391). Pour les bouddhistes, il n’y a pas d’équivalent. Chacun est responsable de ses propres actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, et il n’y a pas d’origine commune ni pour la misère ni pour le salut. Chacun fait son salut en méditant et en évitant le mal pour lui-même (Levenson, 2004, p. 51).

Les catholiques, bien qu’ils soient responsables de leur conduite individuelle (CÉC 1734), comptent sur l’aide de Dieu, de la communion des saints et de toute la communauté pour y arriver (LG 49; CÉC 955-956, 2634). Les bouddhistes tiennent l’auto-détermination comme une valeur sûre et primordiale. Cela signifie que chacun crée son propre salut et est responsable de suivre le droit chemin sans aide extérieure (Levenson, 2004, p. 51).

Le temps

Les catholiques conçoivent une différence entre le temps humain et le temps dans lequel peut vivre un Dieu intemporel : « mille ans sont comme hier » (Ps 90,4). Le bouddhisme peut décrire le temps en termes de ksana, une unité de temps qui équivaut moins d’une seconde, c’est-à-dire « un instant »; ou bien en termes de kalpa, qui est une unité si longue que personne ne peut l’imaginer (Buddhist Dictionaries and Glossaries, s.d.) – cette distinction peut faire écho à celle que font les catholiques.

Pour les catholiques, le temps est linéaire. Il y a un début : le moment de la création. Seul Dieu est éternel, car lui n’a pas été créé : il est (CÉC 279). On attend aussi une fin des temps, où le Christ reviendra dans la gloire et où il y aura un ciel nouveau et une terre nouvelle (CÉC 1042, 673). Dans le bouddhisme, le temps est cyclique. Il n’y a pas de point d’origine clair ni de fin défini et attendu. Le monde est éphémère car il est constamment changeant, mais il est aussi intemporel, car il dépasse la durée de vie de générations d’humains (Van den Hengel, 2011, p. 274).

Les catholiques croient en une seule existence pour les êtres humains; elle débute lors de la conception. Cette vie terrestre se termine avec la mort qui ouvre à la vie éternelle (CÉC 1021). Les bouddhistes croient que tous les êtres vivent des cycles de vie et de mort. Ils naissent, ils vivent, ils meurent, ils renaissent, jusqu’à ce qu’ils atteignent la libération (nirvâna) de ces cycles (samsara) (Van den Hengel, 2011, p. 274; Levenson, 2004, p. 37).

Les fondements

Les catholiques, tout comme les bouddhistes, cherchent le salut, une certaine libération du mal qui existe dans le monde (CÉC 1044; NA 2); (Levenson, 2004, p. 34; Van den Hengel, 2011, p. 262).

Les catholiques croient que la souffrance fait inévitablement partie de la vie humaine (CÉC 1500). La première noble vérité du bouddhisme est que tout être humain souffre, et la deuxième vérité universelle est que toute vie implique nécessairement la souffrance. (Van den Hengel, 2011, pp. 274, 276; Levenson, 2004, p. 41).

Le résumé le plus concis des éléments fondamentaux de la foi catholique est exprimé dans le kérygme (l’annonce). Les éléments de cette annonce sont la vie, la mort et la résurrection du Christ qui nous sauve et qui nous invite à une relation avec lui. Cette relation avec le Christ doit nous conduire à une relation avec les autres (EG 161; CÉC 1-3). Les bouddhistes résument leur religion en ce qu’ils appellent « les trois joyaux » : Le Bouddha (la personne historique dans sa recherche et son atteinte du nirvâna, le Dharma (l’enseignement du bouddha) et le Sangha (la communauté de ceux et celles qui ont atteint l’illumination ou le nirvâna) (Van den Hengel, 2011, p. 274; Levenson, 2004, p. 42).

La question du sens du mal et de la souffrance occupe une place fondamentale chez les catholiques et les bouddhistes; son rôle est différent dans chacune des religions. Toute la Bible cherche à répondre au scandale du mal et de la souffrance (CEC 309) en évoquant la bonté de la création, le drame du péché, l’amour patient de Dieu qui vient au-devant de l’être humain pour l’arracher au mal et à la souffrance. Les catholiques croient que par sa souffrance et sa mort sur la Croix le Christ nous a sauvés. Tout prend son sens dans la résurrection du Christ, qui a pu survenir seulement une fois que Jésus ait souffert et passé par la mort (SD 25). Pour un catholique, dans la souffrance on peut aussi rencontrer Dieu, car Jésus a accepté de souffrir pour se faire solidaire de l’humanité (SD 3, 10). Il ne s’agit pas d’éviter la souffrance, mais d’y trouver sens lorsqu’elle se présente et d’y découvrir le visage de Dieu (CÉC 1505). Le mystère de la Croix du Christ éclaire la question de la souffrance puisqu’il la fait déboucher sur la résurrection et que le Christ accompagne chaque personne qui s’ouvre à sa présence. Pour le bouddhisme, la souffrance est la question centrale. Après avoir découvert l’existence de la souffrance, le bouddha est parti à la recherche de la solution à ce problème. Son objectif était de mettre fin à la souffrance et de s’en libérer à tout jamais (Esposito, 2001, p. 358; Levenson, 2004, p. 41; Van den Hengel, 2011, pp. 262, 280).

Les catholiques croient que Dieu est permanent et immuable, même si le monde ne l’est pas. Sainte Thérèse d’Avila disait : « Tout passe. Dieu ne change pas » (Audience de Benoît XVI, 2 février 2011). Dieu nous a créés, chacun à son image, pour une existence éternelle avec lui (CÉC 1702-1703). La vision du monde des bouddhistes est basée sur trois vérités universelles : l’impermanence (tout change, tout est imprévisible, tout est passager), la souffrance (toute vie implique nécessairement la souffrance) et le non-soi (l’inexistence d’une identité personnelle fondamentale, car tous les aspects de l’être humain changent sans cesse) (Van den Hengel, 2011, p. 274).

Rites et fêtes

Les catholiques et les bouddhistes ont des rites qui marquent leur appartenance et leur engagement envers leur religion.

Les catholiques font baptiser les bébés. Bien que ce rite puisse se faire aussi à l’âge adulte, les parents catholiques sont invités à faire baptiser leurs enfants dès leur naissance (CÉC 1250). Lors de ce rite, les parents et les parrains professent leur foi au nom de l’enfant qui est plongé dans l’eau pour signifier son union au Christ mort et ressuscité et sa participation à sa vie nouvelle dans la communion de l’Église (CÉC 1234-1245). Pour la naissance d’un bébé, certains groupes de bouddhistes amènent le bébé au temple ou au monastère pour une bénédiction, où l’on récite les trois joyaux (Bouddha, dharma et sangha) au nom de l’enfant (Van den Hengel, 2011, p. 270).

Les bouddhistes célèbrent une fête qu’on appelle Vesak, le jour de la naissance du Bouddha. Lors de cette fête, on peut décorer des statues du Bouddha ou bien mettre en scène des récits de sa vie (Van den Hengel, 2011, pp. 270-271). Cette fête ressemble un peu à la célébration populaire de la fête de Noël dans la tradition catholique, qui célèbre la naissance de Jésus. Souvent, les catholiques font des crèches, qu’elles soient faites avec des figurines ou en forme de théâtre avec des personnages vivants ; ils décorent leurs maisons de lumières ; et ils s’offrent des cadeaux pour célébrer.

Les bouddhistes observent trois mois de réflexion et de méditation après un jour appelé Asalha Puja, le jour du dharma. Cette fête marque le début de l’enseignement public du Bouddha. Pour souligner ce temps, les adeptes peuvent renoncer à des sucreries, à la viande ou à l’alcool afin de mieux se concentrer sur leur méditation (Van den Hengel, 2011, p. 271). Les catholiques font quelque chose de semblable pendant le temps du carême, durant quarante jours qui rappellent les quarante ans que les Hébreux ont passés dans le désert avant d’entrer dans la Terre promise et les quarante jours que Jésus a passés dans le désert avant de commencer son ministère public (Lc 4, 1-15). C’est un temps de mortification et de renoncement, dédié à la prière, l’aumône et le jeûne afin de se préparer à la semaine sainte, la commémoration de la mort et la résurrection du Christ (CÉC 538-540).

Les bouddhistes célèbrent la fête de Esala Perahera, un festival où une relique du Bouddha (une dent) est portée en procession et des pèlerins viennent de partout pour y participer (Van den Hengel, 2011, p. 271).
Les catholiques ont aussi une longue tradition de vénération des reliques des saints et de processions dans les rues pour célébrer les fêtes importantes, que ce soit des grandes fêtes universelles ou des fêtes plus locales (CÉC 1674).

Les catholiques ont les sacrements qui sont signes concrets de l’action de Dieu (CÉC 1118) et de la grâce que Dieu donne en abondance (CÉC 1210) lors de différentes étapes dans leur vie humaine et leur vie de foi (SC 59). Ils sont les sacrements d’initiation : e baptême (CÉC 1213), la confirmation (CÉC 1285) et l’eucharistie (CÉC 1322-1333); les sacrements de guérison : le pardon (CÉC 1422) et l’onction des malades (CÉC 1499); et les sacrements d’engagement : le mariage (CÉC 1601) et l’ordre (CÉC 1536). Les bouddhistes n’ont pas de sacrements, et ne reçoivent pas de grâce. Comme ils créent leur propre salut par la méditation et la pleine conscience, ils n’ont rien à recevoir d’un être divin (Van den Hengel, 2011, p. 274; Levenson, 2004, p. 51).

Les rites funéraires sont très importants dans le catholicisme et dans le bouddhisme. Pour les catholiques, la mort est le passage vers l’éternité dans la présence de Dieu. Le rite funéraire signifie l’association de la mort du défunt avec celle du Christ, afin qu’il participe aussi à sa résurrection (CÉC 1684-1690). Pour les bouddhistes, c’est le passage d’une vie vers l’autre, et le mérite accumulé dans cette vie passera à la suivante avec la personne (Van den Hengel, 2011, p. 270).

Le mariage est un évènement important pour les catholiques, car il est une vocation et un engagement entre un homme et une femme et Dieu (CÉC 1604). Cette union est bénite depuis la Création et élevée par le Christ à la dignité de sacrement. Pour les bouddhistes, le mariage est davantage un acte civil et la religion n’y joue pas de grand rôle (Van den Hengel, 2011, p. 278).

Les signes & symboles

Le catholicisme et le bouddhisme ont tous les deux des symboles considérés sacrés qui rappellent aux adeptes leur raison d’être, leur objectif ultime et les principes fondamentaux de leur religion respective. Cela dit, les symboles utilisés sont très différents les uns des autres, car ils sont issus de cultures différentes et expriment des réalités distinctes.

Par définition, un symbole renvoie à une réalité qui dépasse sa portée immédiate. Par exemple, la croix symbolise pour les catholiques le centre de la foi : le Christ, Fils de Dieu, est mort sur la croix, et il est ressuscité le troisième jour pour nous sauver. La croix rappelle aussi que nous partageons la vie du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et les catholiques tracent une croix invisible sur leur corps avec la main droite en signe d’identification avec Jésus et la communauté des croyants (CÉC 617; GS 2; LG 3, 5); ils peuvent aussi porter des croix autour du cou; ils en placent sur les murs de leurs maisons, dans les églises et les écoles catholiques. Pour les bouddhistes, le symbole qui résume les points centraux de la foi est la roue du Dharma. Cette roue a huit rayons pour symboliser le noble sentier octuple, elle peut être divisée en quatre pour les quatre vérités nobles, sa forme ronde symbolise le cycle des renaissances, et le tout représente l’enseignement du Bouddha, ou le dharma (Le dharma du bouddha, s.d.).

La croix peut aussi symboliser la vie qui surgit de la mort, comme le Christ dans sa résurrection. La croix est un instrument de torture et de mise à mort, mais les chrétiens l’adoptent comme pour proclamer que la mort n’a pas le dernier mot (GS 38). Les bouddhistes utilisent le lotus pour exprimer quelque chose de semblable : le lotus a ses racines dans la boue, mais c’est dans la boue qu’elle grandit pour enfin donner une fleur à la surface de l’eau. Ce qui commence dans un endroit bien douteux, sombre et sale peut se libérer et rayonner (Lotus, 2015).

La croix proclame la victoire de Dieu sur le péché et la mort. C’est Dieu qui sauve (CÉC 603-605).
Les symboles bouddhistes mentionnés ci-dessus annoncent plutôt la libération qui est possible par l’effort propre de l’être humain.

Les catholiques pratiquent une religion incarnée, c’est-à-dire ancrée dans la réalité humaine et dans le monde physique (CÉC 463). Ils incorporent donc dans la pratique de la foi plusieurs signes tangibles qui prennent un sens amplifié dans ce nouveau contexte. Par exemple : le pain et le vin, deux aliments plutôt ordinaires dans la société de Jésus et dans l’Occident d’aujourd’hui, sont le signe du don total de Jésus pour ceux et celles qu’il aime. Lors de la messe, ces aliments sont consacrés et deviennent le Corps et le Sang du Christ (CÉC 1333). L’eau et l’huile sont également des signes très concrets utilisés par les catholiques pour un usage sacré (CÉC 1239, 1241). Les bouddhistes ne font pas vraiment l’usage d’objets comme signes sacrés, sinon des éléments de la nature : l’eau, le feu, le vent et la terre. Ces éléments sont le rappel constant qu’il faut justement les transcender pour passer à un état immatériel, sans désir ni souffrance ni attachement temporel.

Les textes sacrés

Les catholiques et les bouddhistes ont des textes sacrés pour les aider à cheminer dans la voie de leur religion respective.

Les textes catholiques et les textes bouddhiques comportent plusieurs genres littéraires : des récits narratifs, des poèmes, des livres de lois, des écrits fantaisistes (des histoires fictives), des paraboles, et d’autres (DV 12); (Van den Hengel, 2011, p. 272).

Certains groupes chrétiens acceptent un canon (liste approuvée) de textes qui diffère de celui d’autres groupes. Par exemple : la Bible catholique compte 73 livres tandis que la Bible protestante en compte 66, et la Bible utilisée communément par les orthodoxes en compte 76. De même, différents groupes de bouddhistes se réfèrent à différents textes (Van den Hengel, 2011, p. 272).

Les catholiques lisent la Bible comme texte sacré qui comprend des récits détaillant l’action de Dieu dans l’histoire et la vie de Jésus et de ses disciples (DV 14, 17). Les bouddhistes lisent les Tripitakas, ce qui signifie « les trois paniers ». La Vinaya Pitaka est un livre donnant des règles pour la vie des moines; la Sutta Pitaka est une collection des enseignements du Bouddha; et l’Abhidhamma Pitaka est une explication philosophique des lois de la nature et de la vie humaine. D’autres groupes utilisent aussi le Lotus Sutra, qui donne plusieurs moyens d’atteindre l’illumination, et les Jatakas, des récits instructifs et comiques (Van den Hengel, 2011, p. 272).